Postures de yoga : déterminer / faire une bonne séance

– Il ne s’agit pas d’être ou devenir souple, mais de ressentir la souplesse, de se sentir souple dans l’exercice.
– Il ne s’agit pas d’être fort, il s’agit de se renforcer et sentir cette force en vous avec les exercices appropriés.
– Il ne s’agit pas d’être dans un équilibre et une harmonie parfaite, il s’agit d’être perfectible, d’être la meilleure version possible de soi même dans chaque instant. Il s’agit de faire de son mieux, sans aller dans le trop.

Il s’agit de ressentir les bienfaits de la pratique yogique, que ce soit la pratique posturale ou autre (nourriture, pensées…) de l’univers yoga.

Pratiquez les postures que vous aimez, qui sont bonnes pour vous, dans lesquelles vous avez envie de progresser, et faites de chaque posture votre préférée quand vous la pratiquez.
Dans chaque posture, imaginez vous fort, souple, et harmonieux, bien dans votre intérieur, et…souriez !
Personne n’est parfait, et en même temps, tout le monde l’est, ne recherchez donc pas à être parfait, considérez plutôt que vous l’êtes. Le yoga, c’est aussi ça.

Définir ses envies, ses besoins. Ils peuvent varier à chaque séance.

Les envies peuvent servir de moteur, de motivation.
Dans le texte précédent, j’ai décrit comment se motiver quand parfois on se dit qu’il faut et que l’on se sent fatigué, feignant.
J’ai tendance à penser que quand on pratique correctement, on peut faire 2 séances/jour.
Petit comparatif issu de mon expérience personnelle :

  • 6 mois de pratique en club 1 fois/jour 6/7j -> courbatures régulières ;
  • formation prof d’1 mois, pratique 2x2h 6/7j -> 0 courbatures.

Donc, la question va être… Comment pratiquer, et que doit contenir la séance ?

 

Tout dépend de l’activité de votre journée, comment a été votre nuit, et votre état d’énergie du jour.

 

Il faut savoir avant toute chose que de nombreuses postures existent, même pour les débutants. Et je me fais un plaisir de les faire découvrir à chacune de mes séances car j’ai remarqué que de nombreuses personnes se considèrent en dessous du niveau débutant.

Cependant certains handicaps, comme par exemple des problèmes articulaires ou un dérèglement hormonal, peuvent être de réels freins et nécessiter une pratique posturale spécifique avec des accessoires appropriés.
Pour l’indien que l’on nomme Iyengar, c’était le cas. Afin de parer à ses handicaps personnels, il a créé de son vivant une forme de yoga spécifique.
Ce style peut être une réponse à la plupart des handicaps de notre époque, donc pour toute personne qui ne peut pas faire de yoga postural classique, même au niveau débutant.

J’ajoute un détail : de tous les élèves qui ont suivi mes séances, la plupart sont raides, d’autres avec une force physique très peu élevée, d’autres en surpoids, certains ont même fait des séances alors qu’ils ont un cancer.
Seuls quelques cas n’ont pas pu faire les séances telles que je les propose : problème articulaire global majeur.
Les séances que je propose sont sur une base Hatha Sivananda, ses 15 asanas (positions de base) et ses variantes, à laquelle j’ai apporté quelques modifications.

 

A préciser également que le yoga peut, avec du temps, réguler et ré-harmoniser le corps en rapport taille poids, réguler les dérèglements hormonaux.

 

Rentrons maintenant dans le vif du sujet…

Comment définir la bonne séance ? Qu’est ce qui fera qu’une séance sera bonne ?

Jaugez votre état de fatigue, de santé actuel, faites le point avant chaque séance et suivez l’évolution durant la séance.
Il m’est arrivé de faire la moitié d’une séance en savasana, posture de repos par excellence, tellement j’étais dans une période d’épuisement, tantôt physique, tantôt mental, selon les jours.
Quand vous vous sentez très, voir même très très fatigué, ce qui fera la différence entre une bonne et une mauvaise séance sera l’état d’être ou d’esprit avec lequel vous allez pratiquer votre/vos postures.

Choisir entre 2 choses :

  1. « l’esprit domine le corps »,  ce qui risque d’impliquer de forcer, et là on touche à cette notion de performance.
  2. « rechercher la paix intérieur, le bien être », et laisser le corps travailler en puissance, s’étirer à son rythme, à sa vitesse, et obéir aux sensations.

Plus vous serez faible, et plus vite vos muscles fatigueront rapidement, et rentreront en résistance face à l’étirement ou au travail de puissance.

Obéir aux sensations ? Ça veut dire quoi ?…

– Pour les personnes qui savent écouter leur corps :

quand on sent que les muscles sont flexibles, là on peut pousser, le muscle a parlé, on l’écoute, il aimera.
Quand au contraire le muscle est comme inflexible, en résistance, cela est un signe de fatigue ou de tension, et cela peut venir du muscle lui-même qui n’a pas eu assez de repos, ou de l’esprit qui est dans un état de stress.

Cela peut également venir d’une tension par automatisme inconscient, c’est-à-dire qu’on sent que le muscle n’est pas relâché, mais on ne parvient pas à agir par le mental, comme un blocage…une porte introuvable à ouvrir qui libérerait l’esprit et le corps.

– Pour les personnes qui ne savent pas écouter leur corps :

Sachez que cela peut prendre du temps, c’est variable d’une personne à une autre.
Imaginez par exemple, un prisonnier de guerre qui a été torturé, ou une femme battue, ou encore une prostitué.
Ces personnes, pour se protéger de la souffrance, se sont déconnectées de leurs corps. C’est un mécanisme de survie face à un stress.
L’idée est de tenir face à la situation.

Et…chose que peut être beaucoup ignorent, nous faisons tous de même via ce que nous avalons, fumons, buvons, mangeons.
Allons même plus loin avec ce qui constitue nos habitudes.

Quand on fume la première fois, on tousse, mais avec l’habitude, on tousse moins ou plus du tout….
Quand on boit pour la première fois, on a également des symptômes…
On ne s’en rend pas compte, mais notre corps est une véritable machine de guerre…avec ses limites.
Nous sommes tous inégaux, nos limites également.

Autre cas me concernant directement, quand j’étais en cdi entre 2010 et 2014, je suis allé progressivement jusqu’à 3 maladies récurrentes en même temps, la 4ème maladie était une conséquence des 3 autres : l’épuisement. Le simple fait de tenir debout me demandait un effort immense. J’étais en burn out !
Donc je peux aisément comprendre ce dont j’ai parlé ci-dessus, je n’ai pourtant pas vécu la guerre.

 

Résumons :

– Jauger son état avant de commencer la séance, et suivre l’évolution de cet état tout au long de la séance.
– Viser et se focaliser sur sa posture en connexion avec le bien-être qu’elle va apporter, et ressentir ce bien-être.
– Faites vous plaisir, écoutez votre corps et ses besoins.
– Allez chercher en vous le plus grand sourire intérieur que vous pouvez et diffusez-le dans tout votre être.
– Sentez vous léger, fort, en paix, harmonieux.